Cher·es Auteur·es de Sens, ”Fin septembre. Il y a quelques temps, la panique se sera
it emparée de moi comme un coup de vent, suivie de la culpabilité de ne pas avoir anticipé, de ne pas avoir pris le temps avant, de préparer cette rentrée. Mais, mon cheminement m’emmène ces derniers temps vers des contrées inexplorées, des espaces d’empouvoirement puissants, d’empuissancement, pour mon plus grand ravissement, et l’immense soulagement de ma conscience habituellement si chargée….. Depuis que je me suis définie, que j’ai choisi de porter le chapeau d’Auteure de Sens, mon chapeau singulier à nulle autre pareil, je n’ai de cesse de me rapprocher de mon être intérieur, celui des profondeurs, celui qui s’était toujours efforcé de rester caché dans l’arrière scène de mon théâtre intime, dont le ballet incessant d’interprètes frise parfois le drame schizophrène, protégé par une horde de gardiens à l’armure solide et à la loyauté indéfectible. Le genre à qui on ne la fait pas. Mais, petit à petit, au fil des rencontres, des lectures et des explorations, parce que la soif finit par être plus forte que la peur, le coeur s’ouvre, la douceur se faufile par les interstices de plus en plus nombreux, et la voix de l’intuition se fait plus claire, plus fine et plus forte à la fois. Plus assurée aussi. Et l’oignon perd ses couches.
Et ce faisant, le mental s’apaise, se tait même parfois, pour faire de la place à tout ce qui vit. J’ai remarqué qu’en me promenant dans la forêt, ou plus exactement le bois à côté de chez moi, il pouvait m’arriver de ne ressentir quasiment plus de séparation entre mon corps physique et la nature autour de moi. Les arbres en particulier, qui semblent me parler, et auxquels je me surprends à répondre, ce qui peut paraître insensé, vu de loin ou de près – et cela me fait penser à ce que l’on dit d’une personne qui agit contre l’ordre établi, qu’elle a PERDU l’esprit, alors même qu’il se pourrait bien qu’elle l’ait justement (re)TROUVÉ. À méditer. SENSation, furtive, presque imperceptible, indescriptible, mais non moins présente et étourdissante. Sensation subtile d’être, comme un atome, l’élément infime, la toute petite partie d’un corps beaucoup plus grand que soi. De ne faire subrepticement qu’UN avec tout ce qui nous entoure. C’est éphémère, et très volatile aussi, mais c’est réel, expérientiel, de plus en plus naturel à force d’y prêter attention, d’être à l’écoute, comme allant de soi. Comme découvrir un monde qui a toujours été juste là, à portée de regard, simplement en ouvrant les yeux et en se laissant toucher.
Toujours est-il, et c’est ici que je voulais en venir, que c’est le mot RÉCOLTE qui fait régulièrement surface ces derniers temps. Celle de l’automne aux couleurs chatoyantes et changeantes, qui invite à la décroissance et au retour à soi. Laisser partir et mourir ce qui est et a été, ce qui ne nous sert plus, pour mieux se nourrir intérieurement, et après renaître. J’ai réalisé récemment que nous avions complètement perdu de vue notre nature cyclique. Les aubergines ne poussent pas toute l'année ! Les fraises se mangent au printemps, les tomates mûrissent en été, l'automne est la saison de la Terre et des légumes racines. Quant à l’hiver, il est celui de la jachère.
Et si nous nous demandions ce que nous avons récolté cette année ? Des graines que nous avons semées, si petites soient-elles. Pour ma part, de nouveaux enseignements, beaucoup, qui ont l’air anodin, mais dont le pouvoir de transformation est incommensurablement plus grand que tout ce que j’ai appris avant. Ils parlent de féminin sacré, mais aussi de masculin, de la façon d'activer nos polarités afin qu’elles servent au mieux notre dessein, ensemble, notre contribution, de maîtriser ses émotions par l'acceptation et l’action, le perpétuel mouvement. Ils parlent aussi de nature recouvrée, de Lunes, de coaching intuitif, d’unicité, de créativité retrouvée, d’engagements collectifs et de spiritualité. Mais avant tout, ils parlent d’AMOUR. Un tableau de feuilles dorées pour me rappeler que la beauté est partout. Quelques lectures inspirantes invitant à l’exploration. Des rencontres magnifiques, des moments de partage intenses et vrais. Des illustrations et des images, virtuelles ou réelles, lumineuses et si vibrantes qu’il me suffirait de les regarder chaque matin pour me sentir vivante.
L’automne... Si nous faisions le choix, dans la mesure du possible, de vivre au rythme des saisons, serait le temps du recueillement, de la lenteur, du temps au temps, du ralentissement. Une période qui favorise l’intériorité et le soin, l’instauration de rituels pour se reconnecter au corps et quitter l’agitation, l’attention que l’on se porte et que l’on porte aux autres et aux choses, le retour à soi, à la confirmation de nos intentions profondes. Le jour cède progressivement sa place à la nuit, le soleil à la lune, la lumière à l’obscurité, à la pénombre et au silence, aux lueurs vespérales et tamisées, à cette atmosphère qui annonce l’hiver mais reste très liée à la Terre et au foisonnement. L’automne, si elle était sexuée, serait peut-être femme, peut-être même une mère, celle de l’abondance, de l’accueil inconditionnel et du retour à la maison. Celle du réconfort et du cocon, de la douceur à la chaleur du feu dans l’âtre de la cheminée du coeur. Il y a quelque chose aussi, je crois, de l'ordre de la fertilité qui se respire et transpire depuis la terre humide. La différence de température entre l’air et le sol dégage un léger nuage de vapeur d’eau, la brume se dépose sur les plaines et les forêts dans la fraîcheur du matin. Les fruits tombent des arbres et s’offrent à la terre ou à ceux qui les cueillent…” ___________ L'atelier de rentrée de mercredi dernier fut un très joli moment. Plaisir de se retrouver, de se laisser inspirer par l'humeur de l'automne et de refaire un petit bout du monde ensemble, en jouant avec les mots et en se laissant aller à imaginer ce qu'ils veulent vraiment dire pour nous, et puis l'écrire.. Regarder à l'intérieur et derrière soi pour observer ce que nous avons récolté et quels ont été nos accomplissements cette année, composter ce qui ne nous sert plus sans pour autant rien oublier, et avancer à la fois plus riches et plus légers... Alors j'ai eu envie ce soir de partager avec vous le texte ci-dessus, qui a inspiré l'atelier. Un article écrit il y a deux ans, à peu près au même moment, et remis au goût et au regard du jour. Et quelques extraits de notre prose sémantique ci-dessous aussi, que je prends la liberté de vous transmettre avec l'autorisation de son auteure évidemment. L'écriture intuitive n'a que faire des convenances et des règles de bienséance, et c'est justement ce qui la rend si puissante et juste ! Quand la main est dans le prolongement du coeur. Et c'est d'ailleurs de Vulnérabilité que je vous parlerai la prochaine fois. Je vous souhaite une fin de semaine tranquille et vous dis à vendredi, Diane
Auteure de Sens
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